Historisches Lexikon des Fürstentums Liechtenstein

Cover
Titel
Historisches Lexikon des Fürstentums Liechtenstein.


Herausgeber
Historischer Verein für das Fürstentum Liechtenstein
Erschienen
Zürich 2013: Chronos Verlag
Anzahl Seiten
1093 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Lucienne Hubler

Le HLFL, paru en 2013 en deux gros volumes de plus de 500 pages chacun, est né des discussions des années 1980 ayant abouti au Dictionnaire historique de la Suisse (DHS) (13 volumes, 2002–2014, en trois langues). Il s’en inspire, mais la Société d’histoire de la principauté du Liechtenstein a pris en 1988 la responsabilité de faire «son» dictionnaire comme le rappelle en avant-propos le chef de projet, Arthur Brunhart. Le défi était grand (petit réservoir d’historiens, manque d’expérience lexicographique, administration plus lourde que prévu). L’équipe fut agrandie après le remaniement du projet en 1999.

Le HLFL a repris les grandes lignes de la conception du DHS: les articles suivent l’ordre alphabétique et les notices sont consacrées aux familles, aux biographies, aux lieux, aux thèmes (partis, secteurs économiques, etc.), accompagnées d’une bibliographie plus ou moins étendue. Les textes, bien sûr en allemand, ne posent pas de problème trop ardu à un francophone.

Les familles ont quasi toutes un petit article. Les dynasties à la tête du pays depuis le XIVe siècle (comtes de Werdenberg-Sargans, barons de Brandis, comtes de Sulz, comtes de Hohenems et princes de Liechtenstein) ainsi que les Habsbourg ont bien évidemment un article nettement plus fourni, chacun illustré d’une carte de leurs possessions et d’une généalogie simplifiée et suivi des biographies de leurs membres les plus importants. La famille régnante actuelle est présentée dans une trentaine de pages. D’origine autrichienne, possessionnée en Bohême, Moravie et Basse-Autriche, elle acquit en 1699 la seigneurie de Schellenberg et en 1712 le comté de Vaduz qui, réunis, formèrent désormais la principauté de Liechtenstein. Chaque souverain est présenté dans un article développé, tout particulièrement Franz Josef II et Hans-Adam, les deux derniers princes régnants.

Les biographies des sujets (notamment politiciens, ecclésiastiques, industriels, artistes) sont beaucoup plus courtes. On peut noter que si les frictions entre Hans-Adam et ses sujets sont évoquées sans détour dans plusieurs articles, la notice concernant l’archevêque de Vaduz, Mgr Haas, ne dit rien de son conflit avec ses anciennes ouailles, rappelé très discrètement dans l’article sur le diocèse de Coire.

Les articles géographiques, outre celui consacré au Liechtenstein, font la part belle aux onze communes du pays et à quelques-uns des hameaux qui les composent. Chacune (Balzers, Eschen, Gamprin, Mauren, Planken, Ruggell, Schaan, Schellenberg, Triesen, Triesenberg et Vaduz) est présentée depuis la préhistoire sous les angles économiques, démographiques, culturels et politiques. Le nom des présidents de commune (Gemeindevorsteher, depuis 1864, date d’une loi sur les communes), des curés et des chapelains sont donnés dans des listes sans doute fort utiles; je regrette toutefois que les personnes ayant leur biographie ne soient pas directement repérables (un astérisque aurait suffi, comme on en trouve, pour une autre raison, dans la liste des landammans). Ayant des relations étroites avec la principauté, les pays (Autriche, Allemagne, Suisse) et les régions proches (Vorarlberg, Bavière, Baden-Wurtemberg), mais aussi les lointains Etats-Unis sont présents. Géologie, cours d’eau, montagnes, alpages complètent le tableau.

Les articles thématiques présentent surtout l’économie, les institutions, les événements et la culture. On lira avec un intérêt tout particulier ceux concernant les banques et la place financière, qui semblent nettement plus habiles que les établissements suisses à échapper aux listes noires. Dans les institutions, l’Eglise tient une place prépondérante, même si le courant voulant la séparer de l’Etat est plus actif depuis l’érection de l’archidiocèse de Vaduz en 1997. Toutes les églises paroissiales et les chapelles ont leur propre notice (illustrée par une vue du bâtiment) qui résume leur histoire et donne quelques éléments architecturaux. Pour les institutions profanes, le texte sur le Parlement (Landtag) permet une brève incursion dans le passé – absolutisme (1818–1862), constitutionnalisme (1862–1921) et dualisme (depuis 1921) – avec un tableau du résultat des élections depuis 1922, qui complète l’article sur la principauté, déjà mentionné.

Les événements sont généralement brièvement évoqués. Certains touchent la principauté et ses voisins suisses, comme la guerre de Zurich et celle de Souabe, et il est intéressant de voir les choses sous un autre point de vue. La notice sur l’historiographie liechtensteinoise montre sa tardive professionnalisation et ses récentes collaborations avec des instituts universitaires suisses.

Toute une série de brefs articles traitent de divers thèmes, comme la presse, le droit, les partis, l’école, les entreprises (citons Hilcona, Hilti, Hoval, Jenni, Spoerry & Cie), les spécificités locales (voir l’eiserne Kuh, qui signifie entre autres une redevance pour l’entretien d’une vache). La partie probablement la plus maigre est celle qui concerne la culture, même si des notices sont consacrées aux collections, aux galeries, sans parler des artistes. On aurait en outre apprécié une illustration plus abondante dans ce domaine.

Les deux volumes sont en effet enrichis d’infographies, de cartes (celles des onze communes sont au 1: 25 000), de portraits (il y en a de beaux des Hohenems), d’objets (surtout pour les périodes préhistoriques). Mais ces illustrations sont parfois un peu tristes (en sépia, en gris, vieilles cartes postales) et leur mise en page est uniforme (elles sont presque systématiquement en bas de page). Par contre, les pages qui introduisent chaque lettre de l’alphabet sont une réussite.

Le Liechtenstein et la Suisse ont beaucoup en commun, dont les banques, l’émigration des Walser, les alpages, l’emploi courant du dialecte. Il serait faux cependant de ne voir dans le premier qu’une Suisse en miniature et dans les deux volumes du HLFL qu’un clone du DHS malgré les nombreuses similitudes des deux ouvrages. On peut féliciter nos collègues d’avoir, en dépit des difficultés, persévéré dans leur entreprise et les engager à poursuivre dans la présentation du passé de leur pays.

Zitierweise:
Lucienne Hubler: Rezension zu: Historisches Lexikon des Fürstentums Liechtenstein. Vaduz, Historischer Verein für das Fürstentum Liechtenstein / Zürich, Chronos Verlag, 2013. Zuerst erschienen in: Schweizerische Zeitschrift für Geschichte Vol. 64 Nr. 1, 2014, S. 147-148.

Redaktion
Autor(en)
Beiträger
Zuerst veröffentlicht in

Schweizerische Zeitschrift für Geschichte Vol. 64 Nr. 1, 2014, S. 147-148.

Weitere Informationen
Klassifikation
Region(en)
Mehr zum Buch
Inhalte und Rezensionen
Verfügbarkeit